Les moustiquaires sauvent des vies jusqu'à l'âge adulte


BALE - Les moustiquaires sauvent des vies sur le long terme, selon une étude de chercheurs bâlois et britanniques menée en Tanzanie sur 22 ans. Elle montre pour la première fois que cette méthode de contrôle du paludisme chez les jeunes enfants augmente leurs chances d’atteindre l’âge adulte.

Cette étude, publiée dans le New England Journal of Medicine, a suivi plus de 6700 enfants entre 1998 et 2003. Les chercheurs les ont revus en 2019 pour vérifier ce qu’ils étaient devenus.

Les résultats montrent que la survie des enfants qui avaient pour habitude de dormir sous une moustiquaire était supérieure de plus de 40% à celle de ceux qui avaient dormi moins souvent sous une moustiquaire dans leur petite enfance, a indiqué jeudi l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) à Bâle dans un communiqué.

Il n’existe que très peu d’études à long terme basées sur la population dans l’ensemble des pays africains. Avec autant de participants et un suivi remarquablement détaillé après 20 ans (près de 90% des jeunes adultes ont pu être localisés), cette étude sort de l’ordinaire.

Dans les régions où le paludisme est endémique, dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide est l’un des moyens les plus efficaces de protéger les jeunes enfants. Cependant, l’effet à long terme de la lutte contre le paludisme dans la petite enfance demeurait flou jusqu’à aujourd’hui.

Théorie réfutée

Il existait également une théorie selon laquelle la prévention de l’infection à un jeune âge pourrait éventuellement rendre les enfants plus vulnérables plus tard à cause d’un manque d’immunité, ce qui ne ferait que retarder la mortalité infantile.

Les résultats de l'étude semblent contredire cette théorie, note le Swiss TPH. La prévention dans les premières années n'a pas entraîné d'augmentation des décès plus tard dans l'enfance, mais une probabilité de survie nettement plus élevée à l'âge adulte.

Cette étude a été menée par des chercheurs du Swiss TPH, de l'Ifakara Health Institute (Tanzanie) et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Le paludisme a tué plus de 600'000 personnes en 2020. Cette maladie courante en Afrique subsaharienne est causée par un parasite, lui-même transmis par les piqûres de moustiques.

Le 3 février 2022. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).

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